A notre arrivée, en 2009, Ampahantany était un village oublié. La population avait cessé toutes manifestions ancestrales. Seuls quelques touristes accompagnés de guides venaient visiter le chef-lieu, comme on se promène dans une réserve. Une réserve de la misère où tout pouvait être photographié : l’intieur de la classe pendant le temps scolaire, l’intérieur des maisons des habitants, les enfants ….
Aussi lorsque les habitants ont accepté de travaillé avec nos associations, le premier travail a été de les informer sur le droit à l’image. Nous avons rencontré chaque Tangalamena dans chaque hameaux. Dans le même temps, nous avons pris contact avec les hôtels de proximité pour réviser les visites du village :
on ne dérange plus les enfants en classe
on ne rentre plus dans les maisons des particuliers
On demande la permission de photographier les personnes
Il a fallu plusieurs années avant que tous les guides acceptent cette nouvelle posture.
Afin d’impulser une dynamique collective et d’inscrire l’esprit de solidarité, des évènements autour de fêtes et de compétitions sportives sont régulièrement organisés au sein du village.
Après un cyclone dévastateur, la première manifestation s’est tenu à l’occasion de la journée mondiale des femmes, le 08 mars 2012. Il s’est articulé autour de la plantation d’arbres fruitiers, de danses traditionnelles et d’un repas collectif (lambanan-dravina). Suite à la demande des habitants, un comité des femmes s’est constitué après l’évènement. Depuis d’autres évènements similaires ont été entrepris et la date du 08 mars s’est institutionnalisée. Par la suite, les hommes ont fait émerger leur envie de participer activement à ces manifestations, et leur intérêt pour le football a naturellement débouché sur l’idée d’organiser des équipes par hameau. L’exemple des équipes sportives des hameaux a amené les femmes à s’organiser et constituer un comité de femmes par hameau.
